La Petite Interview

La Petite Interview | Stefano Venchiarutti, Fondateur de l’agence Les Gentils PariZiens

Du design au stylisme, Stefano Venchiarutti est un pro du « personal branding ». C’est après une longue et belle carrière chez Kenzo que cet Italien, venu tout droit de San Daniele, a décidé sa propre agence de conseil en style et design à Paris : Les Gentils PariZiens.

 

  • Pouvez-vous me décrire brièvement ce que sont Les Gentils PariZiens ?

Les Gentils PariZiens sont une agence de conseil en style et design dans le domaine de la mode, la déco, la communication visuelle.

Nous nous occupons de l’image à 360 degré d’une personne ou d’une entreprise à travers son look, la déco de son environnement et ses outils de communications. L’objectif est qu’il y ait une complète cohérence entre ces trois aspects et la personne ou l’entreprise  en question.

Dans le même ordre d’idée et pour compléter notre expertise, nous proposons également des prestations de personal shopping pour une clientèle VIP. Notre but est de les accompagner hors des sentiers battus et de leur ouvrir l’accès à des lieux confidentiels dont ils n’auraient pas forcément accès.

 

  • Quel a été votre parcours jusqu’ici ?

Je suis styliste modéliste de formation. J’ai été designer pour différentes marques, de la grande diffusion jusqu’au luxe. J’ai dessiné des vêtements et accessoires pour la femme, l’homme, l’enfant et le sportswear. Tout en créant des produits je faisais également de la déco en aménageant showrooms et vitrines pour certaines marques avec lesquelles je travaillais et du graphisme pour leurs invitations et autres communication visuelle.

 

  • Avant de créer Les Gentils PariZiens, vous avez longtemps été styliste. Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ?

La raison principale était le fait, qu’en tant que styliste, j’étais dans ma bulle un peu éloigné de la « vraie » vie. Je n’avais, par exemple, pas de contact avec les personnes qui portaient les produits que je créais. J’étais arrivé à une étape dans ma vie où j’avais besoin de lier de vrais contacts avec les personnes pour qui je travaillais au final.

J’ai toujours besoin, à ce jour, de travailler en étroite collaboration avec la ou les personnes que j’accompagne, et voir la transformation s’installer au fur et à mesure de l’avancement du projet.

 

  • Chose surprenante, vous avez une formation en psychothérapie psychanalytique ! Dans quelle mesure celui-ci vous aide-t-il dans votre quotidien d’entrepreneur et de consultant en image de soi ?

J’ai d’abord commencé ces cours par curiosité personnelle. C’était cette période de questionnement au sujet de mon « isolement » en tant que  designer dans le monde doré de la mode, loin des « vrais » gens et de leur problématiques.

Je cherchais inconsciemment des réponses personnelle en fait, et j’ai commencé à en trouver. Je décidais alors de continuer ce cursus de 5 ans jusqu’à la fin.

C’est au cours de cette formation que j’ai pris conscience que l’association de mon expertise en style avec l’expertise en psychologie que j’étais en train d’acquérir était un véritable plus et c’est ainsi qu’est née l’idée de l’agence Les Gentils PariZiens.

Donner des conseils sur l’image d’une personne ou d’une entreprise prend tout son sens quand on a les clés pour  décrypter certains aspects de sa personnalité.

On gagne du temps car on comprend plus rapidement la problématique des clients.

Évidemment je ne m’étends pas sur le sujet avec eux car ce n’est pas mon cœur de métier, je ne suis pas psychothérapeute ! Pour moi c’est juste un bel outil que j’aime utiliser. Il arrive cependant que certains clients soient demandeurs et veulent une approche complètement psychologique. J’accède alors à leur désir avec beaucoup de plaisir car l’idée est de faire du sur-mesure dans l’accompagnement comme chaque personne est unique.

 

  • Qu’est-ce qui vous plaît le plus et le moins dans votre métier ?

Le plus c’est comme vous l’avez compris la rencontre avec la personne. Je ne travaille plus pour un client type mais pour de vrais gens.

Ce qui est formidable c’est que certains clients commencent un travail sur leur look, puis le continuent pour leur lieu de vie pour finir sur leurs outils de communication professionnelle.

Comme nous rentrons dans leur sphère intime avec bienveillance et sans jugement, j’avoue que plusieurs de mes clients sont à ce jour devenus de vrais amis. J’aime aussi quand, fort de nos conseils, ils nous envoient les photos des produits qu’ils viennent de s’acheter sans notre présence. Je sens une fierté en eux qui  devient vite contagieuse.

Le moins c’est quand les beaux projets sont terminés. Le but est certes atteint mais il naît une certaine nostalgie à refermer un dossier sur lequel on a beaucoup donné et en même temps pris beaucoup de plaisir. Il y a une période de flottement qui est heureusement vite comblée par les aléas des plannings de plus en plus chargés.

 

  • De la déco aux vêtements de vos clients, vous semblez vouloir contrôler toute l’image d’une personne. Estimez-vous que les « belles » personnes réussissent mieux que les autres ?

Contrôler n’est pas le mot que j’utiliserais. Nous accompagnons nos clients avec bienveillance. Nous les guidons mais en aucun cas nous imposons quoi que ce soit. Nous savons dire quand leurs choix nous semblent justes ou pas mais la décision finale leur revient entièrement.

Pour revenir à la question, je ne dirais pas que ce sont les « belles » personnes qui réussissent le mieux mais celles qui ont une image cohérente avec elles-mêmes. En fait cela veut dire la même chose car cette cohérence permet la beauté.

En effet, je pense que la beauté exulte quand l’apparence d’une personne est entièrement en accord avec son soi profond, quand il y a cohérence entre l’extérieur

et l’intérieur de cette personne. Ce n’est en aucun cas une question de budget. Une femme peut être magnifique juste en jeans et T-shirt blanc…

 

  • Par curiosité, pouvez-vous nous communiquer le nombre de personnes (par mois) demandant un « personal shopping » ? Est-ce toujours une partie de plaisir ?

C’est en fait extrêmement variable en termes de quantité et de nature des demandes.

Des personnes font appel à nous pour être accompagnées alors que d’autres nous sollicitent pour faire le shopping à leur place et leur envoyer les produits achetés.

Ce cas de figure est très fréquent avec une clientèle résident à l’étranger et qui veut un produit d’une marque qui est sorti en France mais pas dans son pays de résidence. Nous leur permettons cette exclusivité même s’ils ne se déplacent pas à Paris.

Il y a de toute façon toujours une notion de plaisir dans l’accompagnement car il s’agit de nouvelles rencontres avec de nouvelles personnes, de nouvelles cultures et de nouveaux regards sur les choses.

Quand un client est satisfait cela nous conforte dans nos choix. S’il arrive par hasard qu’il ne le soit pas entièrement, cela nous permet de nous remettre en cause, toute expérience est formatrice !

 

  • Si vous deviez changer de métier du tout au tout, que feriez-vous ?

Enseignant ! En fait depuis l’an passé j’interviens ponctuellement auprès d’étudiants bachelor et master en tant que professeur dans deux écoles.

Dans la première j’enseigne la culture du luxe et de la mode et dans la seconde le design graphique appliqué au digital.

J’adore le partage et les échanges que j’ai avec ces étudiants, ils sont effectivement à double sens.

En effet, en tant qu’enseignant, je leur apporte mon expertise dans mes domaines de prédilection et, en contrepartie, eux me nourrissent de leur point de vue, de leur vision de jeunes d’aujourd’hui.

Je sors de cours à chaque fois un peu plus enrichi de cet échange, j’espère qu’il en est de même pour eux.

Cyril Garrech-Casanova
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Cyril Garrech-Casanova

Fondateur et rédacteur en chef d'Economyandco!
Étudiant à Sciences Po Paris, diplômé du CELSA-Sorbonne et de l'Institut Mines-Télécom Business School.
(Promis, j'arrête bientôt les études)
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